Guillaume Apollinaire   (1880 - 1918) - Calligrammes      | 
     
     
Il pleut lentement   Il fait froid Des rafales passent Venant des Cévennes Mon coeur se fend En pensant à mes amis Qui souffrent pour hâter la victoire Il pleut La porte Auguste ouvre la bouche Comme pour le dernier soupir Il pleut Et moi je pleure sur mes amis Que la pluie enchaîne à l'infini O pluie, O belle pluie d'acier Change-toi en couronne infinie Pour mes amis Couronne mes amis vainqueurs Et change toi, O pluie de fer En rayon d'or Eclatez fanfares, Au beau soleil victorieux Que deviendra la triste pluie  |